PAYSAGES Le sentier des douaniers
Il longe le littoral breton sur 1700 kilomètres, entre la Baie du Mont-Saint-Michel et le sud du Morbihan. On suit les pas des douaniers qui, jusqu’au début du XXe siècle, y traquaient les contrebandiers et les pilleurs d’épave. Il faut dire que les petites criques de sable blond représentaient un abri sûr, à l’ombre des falaises. Au fil de l’eau, les flots prennent une couleur bleu lagon sous le soleil. Les aiguilles de pin craquent sous la semelle, dans une odeur de résine. Au large, un défilé de voiliers et de bateaux de pêche. Le décor devient plus minéral dans un chaos de granit rose, la mer chargée d’écume. De-ci, de-là, à travers la lande couverte de bruyère, un phare, un menhir, un petit port dans un aber… Pas besoin d’avoir le pied marin pour une superbe randonnée iodée.
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PAPILLES Menu iodé
La boîte familiale fait fureur aux pique-niques. Le pâté Henaff, 100% pur porc breton, a fêté ses cent ans en 2015. Saviez-vous qu’il est livré aux astronautes de la station spatiale internationale depuis 2013 ? Il existe un fan club de ce classique bigouden, qui compte parmi ses 10 000 membres le chef Olivier Roellinger, basé à Cancale. Dans cette baie, tout comme dans le golfe du Morbihan, la marée basse dévoile un appétissant plateau de fruits de mer : les parcs à huîtres. La mer livre d’autres trésors, dont les coquilles Saint-Jacques, des araignées, du bar… Autre précieux ingrédient, ce beurre que l’on retrouve dans les galettes au blé noir et les crêpes. On accompagne ces spécialités d’une bolée de cidre, d’un verre de muscadet ou d’une bière bretonne.
HISTOIRE Je t’aime, moi non plus
Étonnamment, on marche le long d’un littoral qui n’a pas toujours été tourné vers la mer. Si, dès le XVe siècle, les pêcheurs de Cancale ou de Paimpol prennent le large jusqu’à Terre-Neuve et l’Islande, d’autres Bretons ne mettent les pieds dans l’eau que pour ramasser le goémon, utilisé comme engrais. Sur l’île de Batz, l’agriculture est la seul activité traditionnelle. Un port comme Saint-Malo a, en revanche, un passé indissociable de l’océan : Jacques Cartier y largue les amarres, en 1534, pour découvrir le Canada, tandis que ses corsaires, Robert Surcouf et René Dugay-Trouin, font la fortune du roi de France. Quant à Lorient, la ville tire son nom du premier vaisseau construit par la Compagnie des Indes orientales, le Soleil d’Orient, pour voguer sous des cieux lointains…
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